
« Ce qui change et ce qui ne change pas »
C’est devenu une tradition, les 1er janvier ou 1er juillet il y a des choses qui changent : décret, loi, impôts, baisse ou hausse… légifèrent sur notre quotidien. En fait, depuis quelques années il n’y a plus de saisons au changement. C’est désormais chaque mois qu’il y a du changement. En ce début novembre, ce sont de nouvelles annonces de changement que le premier ministre a annoncées. Faisons un tour d’horizon sur ce qui va impacter nos vies.
Première bonne nouvelle : Les prix du gaz sont gelés. Nous assistions impuissants depuis des mois à une hausse importante du prix de l’énergie. Le mois dernier c’était 12,6% d’augmentation. Ce mois de novembre il devait augmenter à nouveau de 15%. Mais le Premier ministre Jean Castex a dit stop et mis en place un « bouclier tarifaire » pour stopper la flambée des prix.
Pour les fumeurs c’est en revanche une nouvelle hausse de 10 centimes par paquet de cigarette. Bonne ou mauvaise nouvelle ? A vous d’en juger …
Nouvelle bonne nouvelle : c’est le début de la trêve hivernale qui va s’étendre jusqu’au 31 mars 2022. Cela signifie que les familles en précarité peuvent garder leur logement sans avoir peur d’être expulsées pour défaut de paiement. Bonne nouvelle, j’ai dit ? mais pour certains petits propriétaires, c’est un période difficile pour recouvrir les créances et faire face à leur crédit !
Autre annonce de ce 1er novembre, les pneus neiges ou chaînes sont obligatoires en montagne pendant la saison hivernale. Désormais, soit vous êtes équipés soit vous vous exposez à une amende. Les médisants diront que les vendeurs d’équipement vont se frotter les mains. Les secouristes, assureurs et services de déneigement auront moins de travail ou de frais mais surtout des vies pourront être sauvées. Cela semble une bonne mesure mais est-elle suffisante face aux conduites à risques dans un milieu soumis à des conditions climatiques difficiles ?
Dans les changements annoncés nous avons aussi le prolongement de l'aide psychologique pour les mineurs en situation de détresse suite à la crise du Covid, la fin des terrasses éphémères à Paris, et enfin la hausse des retraites privées (agirc-Arrcco) de 1%, des retraites agricoles de 75% à 85% du SMIC Agricole.
Bonne nouvelle, mauvaise nouvelle !? Je m’interroge. Nous avons tous du mal à changer. Nous nous installons dans nos habitudes, nous y trouvons un certain confort. Souvent ce confort est inconfortable mais nous nous en contentons. Nous aimerions tous que les changements nous apportent un confort personnel mais ce confort ne peut être individuel. A l’échelle d’un groupe, d’une ville, d’une région ou d’un état tout changement implique des satisfaits et des insatisfaits. Nous sommes tous d’accord avec une amélioration à partir du moment où elle ne nous bouscule pas de trop mais surtout quand elle va dans notre sens.
Dans un pays laïque comme la France on accepte la religion, on la respecte, on la tolère parfois… mais il ne faudrait pas que cette religion vienne bousculer notre confort. Alors permettez moi ce parallèle entre les changements législatifs qui viennent nous bousculer et ce même remous que la religion provoque.
La religion n’est pas une institution vieille de 5000, 2000 ou 1400 ans qui n’a jamais changée ou évoluée. La religion fait partie de nos vies. La religion, tout comme les réformes de l’Etat, sont sources de protection des plus pauvres, répartition des richesses, mesures d’interdits et d’autorisations, protection des propriétés personnelles mais aussi collectives. La religion est une institution humaine qui exprime des réalités divines et universelles.
Dans la Bible, le livre des lois est le Deutéronome. Aussi rébarbatif que les codes civil, pénal et du travail, le Deutéronome donne des droits mais aussi des devoirs, au riche, au pauvre, à l’immigré, à la veuve, à l’orphelin, au travailleur, à l’employeur, à l’employé, au malade, au soignant, à l’animal.
Alors que nous soyons d’accord ou pas avec les changements, bénéficiaires ou lésés, tout comme la Bible le défend, l’objectif devrait être avant tout le bien et le respect de tous au profit du groupe et non de quelques individualités.
Philippe Penner le mercredi 3 novembre 2021