Pour un drapeau - Reflet d'actualité, Philippe Aurouze

07 janvier 2022 - 1526 vues
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2021 s’éclipse, presque sur la pointe des pieds, laissant place à 2022. Alors en ce début d’année permettez-moi, pour commencer cette chronique, de vous souhaiter une excellente année 2022. Qu’elle soit belle à tous les niveaux et cela bien au-delà des circonstances qui nous entourent, pour certaines bien anxiogènes. Qu’elle soit remplie de joie et de paix.
Cette année s’ouvre, comme la précédente, sous le signe du Covid. Pour les plus jeunes, dès 6 ans, cela se résumera vraisemblablement à un masque porté tant à l’école qu’à l’extérieur. Même pour jouer avec les copains ! Pour les plus âgés, cela prendra la forme de rendez-vous pour la dose de rappel et pour les actifs, savoir comment échapper à la contamination, en télé-travaillant quand cela est possible.
Cette année ouvre également d’autres perspectives, électorales cette fois-ci. Qui sortira vainqueur au soir du 24 avril ? Bien malin celui qui, aujourd’hui, peut écrire avec certitude le résultat. Néanmoins, j’espère que notre démocratie restera solide et gouvernée par un homme, ou une femme, soucieux du respect des droits fondamentaux de tous, mais aussi, soucieux d’une solidarité humaine, fierté de notre histoire.
En ces temps où tout est chamboulé, bousculé, il peut être intéressant de prendre quelques instants pour revisiter ses valeurs, ses croyances, ses engagements. De ces réflexions procéderont des actions témoignant de notre projet personnel mais aussi collectif.
Collectif qui peut se référer à ma famille, à mes amis, à ma tribu des réseaux sociaux, à ma commune, mon département, ma région, mon pays, l’humanité. Collectif qui restreint ou qui développe les relations, les interactions. Collectif qui sclérose ou qui engendre.
Hisser comme un étendard, ce collectif détermine ma vision du monde. Et ce n’est pas pour rien qu’un drapeau flottant sous l’Arc de triomphe a fait couler beaucoup d’encre. Pour célébrer la présidence française de l’Union européenne, les autorités ont fait hisser le drapeau bleu étoilé sous un monument emblématique au soir du 31 décembre. Pour un drapeau tous s’enflamment. Sacrilège, scandale pour certains, simple geste symbolique temporel pour d’autres. D’ailleurs, il a disparu dans la nuit du 2 janvier.
Polémique terminée ? Pas si sûr !
Pour un drapeau tous s’enflamment : dans les stades, les manifestations, les meetings ou ailleurs. Simple pièce d’étoffe, il est l’emblème d’une nation, d’un groupe, d’un collectif, ainsi identifié. Le drapeau est, en lui-même, signifiant. Il identifie, témoigne, agrège. Ses couleurs, ses armoiries rappellent l’histoire. Le brandir indique son adhésion, l’appartenance au groupe qu’il identifie. Le brûler témoigne de la haine du groupe ainsi stigmatisé.
Pour un drapeau, des hommes et des femmes peuvent mourir. Drapeau national ou politique, noir pour la piraterie, blanc pour parlementer, pour sauver des vies pour la croix rouge sur fond blanc, quel que soit sa couleur, sa forme, le drapeau regroupe ou éloigne.
Quelles sont donc mes couleurs ? Quel est donc mon drapeau en ce début d’année ? Drapeau blanc, rouge, noir ? Drapeau de paix, de polémique ou de conflit jusqu’à la mort ? Ces questions rejoignent celles de mes valeurs, de mes croyances, de mes engagements.
Quel drapeau vais-je hisser sur le pavillon de ma vie en 2022 ?
Un verset biblique m’accompagne depuis plusieurs décennies. Il se trouve dans l’ancien testament, dans le livre d’un prophète appelé Michée. Voici ce qu’il dit, dans un contexte de rassemblement, de paix : « Tandis que tous les peuples marchent, Chacun au nom de son dieu, Nous marchons, nous, Au nom de l’Éternel, notre Dieu, A toujours et à perpétuité. »1 Mon étendard, mon drapeau est celui de Dieu. Car, comme l’écrit, bien plus tard, l’apôtre Paul aux éphésiens : Jésus-Christ « est venu annoncer la Bonne Nouvelle de la paix pour vous qui étiez loin, et aussi pour ceux qui étaient proches. […] C’est pourquoi vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens de passage. Mais vous faites partie du peuple de Dieu, vous en avez tous les droits et vous êtes de la famille de Dieu. »2
En prenant la bannière du ciel, il s’agit d’unir pas de rejeter.
En prenant l’étendard du ciel, il s’agit de croire dans les promesses de notre Dieu, promesses de paix et d’éternité car il souhaite rassembler tous les blessés de la vie.
En prenant le drapeau du ciel, il s’agit de marcher en nouveauté de vie, dans le respect de tous et dans la joie du service à tous.
Alors quel drapeau pour 2022 ?
Pour ma part, j’ai choisi et souhaite m’engager, au quotidien, avec les valeurs de fraternité, avec les valeurs de l’Evangile.

Philippe Aurouze