Coronavirus, une approche chrétienne de l'actualité de la semaine

21 avril 2020 - 1738 vues

Reflets d’actualité
Une approche chrétienne de l’actualité de la semaine
Chronique hebdomadaire produite par la Coordination des radios locales de France avec le concours de professeurs de la Faculté adventiste de théologie, de pasteurs et de chroniqueurs bibliques.
Semaine 2020-15 – Joël Fayard – « Coronavirus »
Suivre l’actualité, que ce soit aujourd’hui, mais comme hier, comme demain, et comme sûrement encore pour pas mal de semaines et de mois dans le futur, ce sera parler du coronavirus.
Le choc est immense et les sujets autour de cette pandémie mondiale sont nombreux. Chaque soir, les infos s’en font un écho détaillé. On ne peut d’ailleurs plus parler d’un sujet de l’actualité puisque c’est le seul sujet qui est abordé dans les journaux télévisés. Depuis trois semaines, il n’y a plus d’infos, mais des « éditions spéciales » qui n’ont donc pour objectif que de parler de ce seul sujet.
Il ne s’agit nullement de le relativiser ni de le minimiser, mais je me suis tout de même demandé s’il n’y avait donc plus, depuis ce début d’année, de par le monde, d’autres informations, celle qui remplissaient auparavant et chaque jour nos journaux télévisés. Plus aucun tremblement de terre à travers le monde, de catastrophes, ni d’accident à porter à la connaissance du public et qui pourraient l’informer, le sensibiliser peut-être, afin que l’on puisse aider ou se mobiliser pour telle ou telle cause ?
Et puis, ce matin, une nouvelle m’est parvenue. Très nombriliste sûrement et qui n’aurait pas fait un sujet d’actualité pour le journal du soir puisqu’il s’agit d’un événement familial. Mais cela m’a fait réaliser que le monde et ses aléas, ses joies comme ses peines, continuent en dehors du coronavirus.
Elle s’appelait Jasmine et elle vient de décéder, emportée en deux jours par une hépatite fulminante, elle n’avait pas 50 ans et c’était ma cousine. Pas d’antécédent ni d’alerte, deux jours d’hospitalisation, et ce fu tout, s’était fini. La soudaineté de l’événement rend la douleur encore plus vive. Comme un anéantissement. Le deuil sera long à faire pour ses parents, sa soeur, sa fille et son entourage. Il va falloir apprendre à vivre avec ce manque. Circonstances aggravantes : comme on aurait voulu être présents près de ceux qui restent. Mais satané Covid-19, impossible de traverser la France pour les prendre dans nos bras. Alors on s’écrit, on s’appelle…
Je voudrais aujourd’hui dédier ma chronique à ceux qui sont frappés dans leur chair.
En premier lieu à tous ceux qui, pandémie oblige, ont subi de plein fouet le coronavirus puisqu’il a emporté avec lui un être cher, obligeant à vivre ces moments de deuils où vous n’avez pas non plus pu vous préparer ni, afin de vous protéger, revoir ou dire adieu à ce proche parti quasi sans accompagnement.
Ensuite aux parents, aux proches et à la famille de Jasmine. Leur dire tout mon soutien et mes affectueuses pensées. Et dans cet hommage à ma cousine, je serre dans mes bras toutes celles et ceux qui ont perdu, en dehors de liens avec le covid-19 et sans pouvoir l’accompagner une connaissance ou un proche dans cette période qui interdit ces moments du dernier aurevoir. Et j’inclus ici mon vieux copain Jean-Jacques qui vient de m’apprendre le décès de son papa sans pouvoir être présent.
J’aimerais pourtant vous dire que la vie au final est toujours la plus forte. Et elle le fait savoir par l’arrivée dans notre monde d’une petite fille. Elle s’appelle Nora-Zoé et vient de voir le jour il y a à peine une semaine du côté de Genève. Ses parents, tous les deux jeunes médecins, accueillent ce cadeau du ciel au milieu de ce chaos. De par leur engagement professionnel, ils luttent chacun dans leur domaine médical pour vaincre ce fléau que traverse la terre, afin d’en protéger les populations.
Ce souffle de vie qui arrive sur terre comme résultat de l’amour nous rappelle que dans le cycle du monde, c’est toujours la vie qui l’emporte.
En ces temps de confinement qui touchent la moitié de l’humanité, soit le chiffre incroyable de quatre milliards de personnes, et où les victimes se comptent par dizaines de milliers, prenons aussi le temps de nous rappeler que la chrétienté s’apprête à commémorer, ce prochain week-end, le plus extraordinaire événement de sa foi, la résurrection du Christ, ce rappel de la victoire de la vie sur la mort.
Cette mort et cette résurrection font partie des fondements, des bases mêmes du christianisme. Car oui, et chaque chrétien le professe, le vit et l’annonce au matin de Pâques :
Christ est vivant, il est ressuscité.
Que ces paroles d’espoir soit notre ralliement en ces temps de lutte et de souffrance, la mort sera vaincue car : En vérité il est vraiment ressuscité !
Joël Fayard – grandir@gmx.fr